Au mois d’octobre, la nuit s’avançait de fort bonne heure. Les visites du soir se faisaient en voiture la plupart, certaines en barque pour des lieux inaccessibles. Les pompiers venaient alors me chercher, me conduisaient au port et la yole glissait sur l‘eau noire des canaux que ridaient les dernières lueurs, ici, il faudra quarante minutes calculait Pirolleau, et là, une bonne heure et nous y sommes ! Après la courbe du canal, souvent la brume s’emparait de la cime des ormes et des peupliers qui jalonnaient le champ d’un côté, et de l’autre, une mare invisible où, dans le soir couchant, de concert s’éveillaient grenouilles et crapauds, à cette heure-ci, toubib, il souriait, c’est rare qu’on travaille pas en musique !