L’apparence de l’enveloppe murale des églises romanes de Charente-Maritime est l’aspect qui les caractérise le mieux. Ce sont les élévations des murs, à l’extérieur d’abord, à l’intérieur ensuite, qui accrochent le regard et qui constituent l’épiderme de l’édifice.
Quand il n’est pas recouvert d’un badigeon, généralement récent, c’est le parement de pierre qui occupe l’essentiel des surfaces. Sur les édifices les plus anciens, le moellon, petit bloc plus ou moins régulier, parfois calibré et noyé dans un mortier à base de chaux et de sable, qui constitue l’essentiel du mur. La pierre de taille n’est dans ce cas employée que de façon limitée aux angles des murs ou autour des fenêtres.
Mais l’essentiel des édifices encore visibles est construit en pierre de taille, avec des blocs parfaitement taillés de dimension moyenne, posés en assises régulières à joints minces. Les blocs présentent en général des stries obliques, traces du marteau taillant, un outil en forme de hache qui permet d’égaliser les surfaces. Il arrive que l’on aperçoive sur certains blocs des marques lapidaires, sortes de signatures laissées par les tailleurs de pierre au XII
e siècle.
L’animation des parois peut également être assurée par la mise en œuvre d’appareils décoratifs, à l’aide de pierres de taille disposées en épis, ou taillées en formes de losanges (appareil réticulé) ou d’écailles. Les chevets des églises de Rétaud et de Rioux présentent des pans entiers de telles marqueteries de pierre, inspirées d’une tradition antique.
Si les murs gouttereaux (latéraux) des nefs sont généralement assez sobres, les chevets et les façades occidentales des églises romanes de la Charente-Maritime offrent toute une série de variantes de compositions complexes, en registres horizontaux superposés et animés d’une multitude d’arcades en relief sur les murs. A cela s’ajoutent les moulures, décors sculptés et colonnettes pouvant accompagner les fenêtres, en particulier sur les chevets.

Église Saint-Trojan de Rétaud - Elévation des murs du chevet - 2016