Accueil > Modénature et motifs ornementaux
La sculpture se manifeste en Charente-Maritime sous une multitude de formes, qui ne peuvent pas toujours être assimilées à des images. Les formes les plus courantes accompagnent la modénature, c’est-à-dire l’ensemble des éléments en relief qui viennent animer les murs et souligner les lignes architecturales. Un important répertoire ornemental a été développé par les sculpteurs, dès les premières expériences d’un art roman élaboré, dans la seconde moitié du XIe siècle.
Certaines églises, comme celle de Geay, par exemple, quasiment dépourvues d’images, n’en présentent pas moins un grand nombre de motifs sculptés qui viennent souligner les lignes de force de la structure architecturale et de sa composition. Parmi les premiers motifs utilisés, on peut citer les billettes, de petits segments de moulures demi-cylindriques parfois disposés sur deux rangs, ou encore des motifs cordés ou tressés. L’entrelacs, hérité du haut Moyen Âge, peut également se développer en frise, concurrencé rapidement par les tiges végétales ondoyantes sur lesquelles peuvent s’épanouir des palmettes.
Au XIIe siècle, une multitude de formes se répand en une succession de motifs juxtaposés ou liés de façon continue : dents de scie et zigzags, bâtons brisés, demi cylindres, damiers, écailles, losanges, festons, rubans plissés ou perlés, pointes de diamant, stries, gaufrures, fleurons, feuillages… Plus étonnants encore sont les nombreux ornements constitués de motifs animaux ou humains : petits lions, acrobates, personnages évoluant dans des rinceaux… La formule la plus spécifique à la Charente-Maritime est celle des têtes de chevaux, qui ornent des voussures, à Saint-Fort-sur-Gironde, Saint-Quantin-de-Rançanne et Pérignac.