Les premières églises romanes étaient encore couvertes d’une simple charpente, qui n’avait qu’une faible incidence sur les murs, puisque les poussées qu’elles exercent sont strictement verticales. Le voûtement systématique a entraîné un véritable bouleversement dans la conception des murs, mais dans beaucoup de cas, les voûtes des nefs se sont effondrées, parfois très tôt, en raison d’une mauvaise prise en compte de leurs effets sur les murs, qui se sont écartés. Cela se manifeste en particulier sur les nefs uniques couvertes de voûtes en berceau, qui exercent d’importantes poussées latérales. D’ailleurs la plupart ne sont plus en place ou ont été refaites à l’époque moderne. Divers types de voûtes ont été employés, en fonction des espaces à couvrir. Les voûtes d’arêtes sont rares. Il y en a dans la crypte de Saint-Eutrope. Les bras de transepts et les nefs sont généralement dotés de voûtes en berceau plein cintre ou brisées, renforcées par des
arcs doubleaux. A Saint-Eutrope de Saintes, les collatéraux du chevet sont voûtés en
demi-berceau. En ce qui concerne l’éclairage des nefs à trois
vaisseaux, aucune, en Charente-Maritime, n’a reçu un volume de type basilical, et, comme en Poitou, les voûtes des collatéraux sont à peu près à la même hauteur que celles du vaisseau central qui ne reçoit donc jamais un éclairage direct.
Sur les absides, on avait déjà l’habitude de concevoir des voûtes en cul-de-four, c’est-à-dire des demi-coupoles. Le système des coupoles, d’abord concentré sur les croisées de transept de plan carré, pouvait se décliner sous la forme de
coupoles sur trompes ou de
coupoles sur pendentifs. Ce dernier dispositif fut également employé au XII
e siècle pour couvrir les travées de certaines nefs uniques, qu’on dit alors « à file de coupoles », comme à l’Abbaye aux Dames, à Sablonceaux, Saint-Romain-de-Benêt ou Les Nouillers. Certaines coupoles de croisées de transepts, enfin, sont renforcées par des systèmes de nervures, qui annoncent les voûtes d’ogives. Celles-ci apparaissent dès le milieu du XII
e siècle, sous la tribune de Saint-Gemme ou dans la nef d’Ars-en-Ré.