L’art roman hérite des premières expériences de l’art chrétien de l’Antiquité tardive, mais aussi des apports des peuples dits « barbares » qui ont occupé l’Europe à partir du IV
e siècle, ainsi que des influences du monde oriental, byzantin ou musulman. C’est surtout l’admiration pour les formes associées, à tort ou à raison, à l’Antiquité romaine, qui motive les artistes et les commanditaires. C’est donc un art original, mais nourri d’héritages divers et de métissages.
Si la définition stylistique a été forgée au XIX
e siècle en observant l’architecture religieuse, encore extrêmement présente dans toute l’Europe, il faut admettre que c’est un art complet qui s’est développé au début du second millénaire, touchant aussi bien l’architecture que son décor, à travers la peinture murale ou la mosaïque, déjà présentes au temps des carolingiens, et la sculpture sur pierre.
L’
enluminure des manuscrits connaît un regain de virtuosité et une production massive au sein des
scriptoria de certains monastères. La production de mobilier et d’objets précieux destinés au culte, à la conservation des reliques ou au décor des églises ouvre un large champ de production faisant appel à la métallurgie, à l’orfèvrerie, au travail du bois, de l’ivoire, des pierres précieuses, de la broderie ou de la tapisserie.
On ne doit pas oublier non plus que l’architecture romane ne s’applique pas uniquement aux églises, mais aussi aux bâtiments des monastères, à l’architecture civile et militaire, aux ponts et ouvrages d’art.
Si la Charente-Maritime ne conserve que très peu d’œuvres autres que des églises, on peut toutefois signaler les tours rectangulaires des châteaux de Broue, de Pons ou de l’Isleau, ou encore les vestiges de bâtiments monastiques à Trizay, Sablonceaux, Oulmes (Nuaillé-sur-Boutonne), Saint-Gemme, Fontdouce ou encore à l’Hôpital-Neuf de Pons, ainsi que la remarquable « lanterne des morts » de Fenioux.

Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne) - Peinture murale du porche - La Femme et le Dragon (Apocalypse) - 2013