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La période romane est d’abord extrêmement riche en construction d’églises, à l’apogée d’une société théocratique bénéficiant d’une croissance économique et démographique sans précédent en Occident.
Une première phase de renouveau, brillante mais fragile, l’a précédée, lors de la «Renaissance  carolingienne» entreprise par Charlemagne et ses successeurs autour de l’an 800. C’est à la sortie des crises et de l’instabilité qui marquent la fin de l’empire carolingien, dont on retient en particulier les incursions destructrices des Vikings, que cet élan s’amorce en Europe à la faveur de la stabilisation de nouvelles formes de pouvoirs.
D’abord élaborées de façon diffuse, dès la seconde moitié du Xe siècle, à travers des foyers dispersés, les nouvelles formes de l’architecture se constituent progressivement à partir d’une grande diversité d’expériences et de recherches. Parmi les points communs à la majorité des églises construites alors, plusieurs tendances, toujours progressives et jamais systématiques, convergent pour définir le « style roman » : la volonté de couvrir de voûtes en pierre tous les espaces des églises, une structure murale très articulée et renforcée, multipliant les supports verticaux et les jeux d’arcades et mettant en valeur le rythme des travées, un recours grandissant à la pierre de taille, une place croissante accordée à un décor sculpté non seulement ornemental mais également porteur d’images.
Une incessante volonté d’innovation, mais aussi d’imitation, explique la grande diversité de formes que recouvre la notion d’ « art roman ». C’est d’ailleurs sur les chantiers « romans » que furent mises au point certaines techniques qui permirent l’éveil d’un art nouveau, l’art « gothique », au cours du XIIe siècle. L’arc brisé et la voûte d’ogives font partie du vocabulaire de l’art roman du XIIe siècle – en particulier en Charente-Maritime –  et ne sont pas propres à l’architecture gothique.