Malgré la très grande richesse du patrimoine roman, bon nombre de ces églises romanes, édifiées il y a plus de 800 ans, n’ont pas traversé les siècles sans encombre.
Pour le visiteur d’aujourd’hui elles offrent souvent une image complexe. Certains monuments ne conservent parfois de leurs origines romanes que quelques éléments architecturaux, tandis que d’autres ont purement et simplement disparus, remplacés par des constructions postérieures.
La guerre de Cent Ans, les guerres de Religions, particulièrement violentes en Saintonge et prolongées par les ravages du siège de La Rochelle, mais aussi les accidents, les incendies ou le manque de moyens pour entretenir les édifices ont fortement modifié le paysage architectural qui s’est constitué aux XI
e et XII
e siècles.
De multiples mutilations et transformations nous obligent à faire le tri entre ce qui est véritablement roman, et ce qui résulte de remaniements, d’adjonctions gothiques ou modernes ou de restaurations parfois trompeuses, réalisées au XIX
e siècle. Les grandes églises des monastères, sécularisées à la Révolution ont le plus souffert, et certaines sont en partie ruinées, comme c’est le cas à Trizay ou à Saint-Eutrope de Saintes.
Certaines parties, plus importantes pour le clergé, comme les chevets, ont fait l’objet de transformations liées à des volontés de réaménagement liturgique à l’époque gothique.
D’autres, particulièrement vulnérables, comme les clochers, ont subi des destructions massives. Il ne reste plus en Charente-Maritime qu’une poignée de clochers romans ayant conservé leur intégrité. Celui de l’Abbaye-aux-Dames en est le plus remarquable.