Les églises romanes de la Charente-Maritime présentent souvent un plan très simple. Conformément à la tradition des basiliques paléochrétiennes, une nef plus ou moins vaste accueille les fidèles, et le chevet, situé à l’est, et généralement terminé en abside, abrite le chœur.
Quelques-fois, le volume transversal d’un transept muni de chapelles orientées s’intercale entre la nef et le chevet. Quand il y a un transept, un clocher s’élève à la croisée. Lorsqu’il n’y en a pas, celui-ci se dresse sur une travée intermédiaire entre la nef et l’extrémité du chevet.
La principale nouveauté de l’architecture romane par rapport aux formes plus traditionnelles qui ont marqué le haut Moyen Âge réside dans la volonté de couvrir de voûtes tous les volumes des édifices. Ce voûtement a engendré une nouvelle conception des murs et des piliers, plus articulés et structurés. Renforcées de contreforts, de colonnes engagées et d’arcades, les élévations sont rythmées par des travées nettement dessinées. Certains édifices conservent toutefois des nefs non voûtées du XI
e siècle, avec leurs petites fenêtres à linteaux.
Une seule église, Saint-Eutrope de Saintes, liée à un prieuré de l’ordre de Cluny, est dotée d’un vaste chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes, malheureusement altéré au XV
e siècle par la construction d’une nouvelle et grande chapelle axiale gothique. Une des cryptes les plus spectaculaires du monde roman s’ouvre sous le sanctuaire, accueillant les pèlerins autour du reliquaire de saint Eutrope. La nef disparue était divisée en trois vaisseaux. Le caractère exceptionnel de cette église et de son chantier de construction, commencé en 1081, en a fait une source d’inspiration pour les églises du diocèse.
A Trizay s’élèvent les vestiges d’un vaste et énigmatique édifice, unique en son genre dans l’art roman du département, associant un chevet traditionnel à un plan octogonal.