C’est aux environs de 1100 que l’art roman atteint sa maturité en Aunis et en Saintonge, sous l’influence, notamment, du Poitou voisin, plus précoce.
L’église du prieuré Saint-Eutrope de Saintes, dont la construction a commencé en 1081, est un monument qui a contribué, par son ambition et son rayonnement, au renouvellement des formes de l’architecture et de la sculpture. Il a surpassé les tâtonnements, parfois originaux, des premières expériences du XI
e siècle en se libérant du poids des traditions héritées du haut Moyen Âge.
La première moitié du XII
e siècle est la période la plus dynamique, celle où sont construites ou réaménagées, parfois en conservant des parties plus anciennes, la grande majorité des églises de la région. La pierre calcaire locale, facile à travailler, favorise la profusion d’une sculpture qui devient omniprésente et qui constitue un des atouts majeurs de cet art roman à son apogée.
De grandes églises telles que l’abbatiale Notre-Dame de Saintes ou de simples églises paroissiales se parent d’une multitude d’images et de motifs ornementaux en relief, tandis que les murs, jusque-là encore souvent construits en moellons, sont systématiquement dotés de parements en pierre de taille, rehaussés d’arcades et structurés par des contreforts ou des colonnes engagées. L’ensemble de ces éléments peut être orné de motifs plus ou moins envahissants.