Le Traité de Paris signé en 1763 ne suffit pas à régler les tensions entre la France et l’Angleterre. Elles savent l’une et l’autre qu’elles n’en resteront pas là. Mais chacune doit reconstituer ses forces. En France, malgré quelques années d’intenses difficultés financières, l’esprit de revanche est entretenu.
Dès le milieu des années 1770, l’Etat se prépare, passe des commandes de bois, accumule les stocks, réforme ses structures navales, réorganise ses états-majors. Vaisseaux et frégates sont mis en construction. Et, lorsque les Américains se déclarent indépendants le 4 juillet 1776, le mouvement s’accélère pour ne plus ralentir jusqu’à la paix. Ce sont ainsi 82 vaisseaux et frégates qui sont produits dans les arsenaux de Brest, Rochefort et Toulon entre 1775 et 1782. L’effort est tel que la seule l’année 1778 voit 20 nouveaux navires sortir des chantiers d’Etat et des chantiers privés. Le reste est du même niveau. Quand il s’agit de préparer les grandes escadres qui doivent rallier l’Amérique, les arsenaux travaillent jour et nuit à la lueur des flambeaux. La victoire est au prix de cette exceptionnelle mobilisation dont l’Hermione fait partie.

Tableau manuscrit de la Marine royale de France comparée à celle d’Angleterre, 1782 - On y distingue L’Hermione, dans la colonne des frégates - © Service historique de la Défense, Rochefort, 2A2.1