Dans les enjeux qui les opposent, la France et l’Angleterre se font la guerre navale depuis le règne de Louis XIV. Une longue accalmie au début du XVIIIe siècle permet à l’économie coloniale française un remarquable développement qui finit par inquiéter l’Angleterre. Il en découle la guerre de Sept Ans (1756-1763), dévastatrice pour la France qui doit lutter sur un double front, terrestre et européen d’une part, maritime et mondial d’autre part. La tâche est impossible. A la signature de la paix, la perte du Canada français et des zones d’influence en Inde à l’exception de cinq comptoirs commerciaux, humilient la France mais consacrent la puissance navale britannique.
Cependant, ce conflit gagné par l’Angleterre a épuisé ses finances. Pour reconstituer le trésor royal, les impôts, les taxes, les prélèvements de tout genre, pressurent les sujets anglais y compris les colons d’Amérique qui rechignent face à l’effort demandé. Informé par ses espions, l’Etat français voit dans cette tension une occasion de prendre sa revanche et d’effacer l’humiliation de la guerre de sept Ans.

Combat des frégates françaises la Junon et la Gentille contre le vaisseau anglais l'Ardent et la frégate anglaise Le Fox, le 17 août 1779 par Pierre Julien Gilbert (1783-1860) - RMN-Grand Palais (Château de
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