En 1913, l’Etat décide de déclasser le fort Boyard. La technologie des torpilles de fond est abandonnée, le fort n’a plus de fonction. Son coût d’entretien est exorbitant : depuis 1866, un demi-million de franc or a été dépensé pour replacer les blocs de défense ou refixer les murs. Boyard reste propriété de l’État, mais il n’a plus de fonction militaire. Pendant la Première guerre mondiale, on envisage d’y interner des officiers allemands, et quelques soldats y sont cantonnés. Mais dès 1918, il est laissé à l’abandon, sans aucun gardiennage. Canons, ferrures, boiseries : tout est livré au pillage. En 1925, des ferrailleurs font sauter des pièces d’artillerie à l’explosif pour en récupérer les matériaux, ce qui donne une idée des conditions du pillage. Surtout, l’absence totale d’entretien entraine la dégradation rapide du brise-lame et du port d’abordage qui disparaissent peu à peu. Ils ne sont plus visibles aujourd’hui. En 1942, les allemands choisissent Boyard pour un tir d’entraînement : les impacts sont encore présents. C’est le dernier usage militaire (si l’on peut dire) d’un fort qui reste à l’abandon jusqu’au début des années 1960.

Archives Départementales -14Fi Saint Georges d’Oléron - CIM - Droits réservés – Photographie aérienne du fort Boyard vers 1960 - 1970