Le 28 mai 1871, après deux mois d’insurrection, la Commune de Paris est écrasée dans le sang. Dans les mois qui suivent, des conseils de guerre prononcent plus de 10 000 condamnations dont 4 500 à la déportation, essentiellement en Nouvelle-Calédonie. En attendant leur départ, les condamnés sont emprisonnés, à Brest, Lorient, Cherbourg et Rochefort. Le fort Boyard, flambant neuf, perdu au milieu de la mer, semble idéal pour assurer la fonction de prison temporaire. Les premiers détenus arrivent le 3 juin 1871. Au total, près de 850 condamnés passent par Boyard, certains pour quelques jours, d’autres plusieurs mois. Ils sont jusqu’à 300 prisonniers à la fois dans un fort conçu pour accueillir 260 hommes. Fin 1872, il n’y a plus de prisonnier au fort. L’épisode n’a duré que 18 mois en tout, mais il a beaucoup marqué les esprits par sa violence et cette mémoire, longtemps entretenue par des cartes postales, est encore vive aujourd’hui.

Service Historique de la DéfenseDe paris à Boyard. La prison des Communards. Registre des détenus, 1871