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Des conflits subits par les négriers occidentaux

Dépendant de leurs contacts locaux, les négriers européens subissent parfois les effets des conflits qui peuvent naître au sein même des royaumes africains. Le livre de bord du Solide raconte ainsi comment le campement de l’équipage a été attaqué. Le 3 mars 1788, le roi d’Onis, en conflit avec le prince Cessoux, surgit à la tête d’une flotte de deux mille pirogues, débarque et pille le village et le comptoir, emportant avec lui les effets des marins et les marchandises destinées aux traitants africains à la fin des opérations commerciales : du tabac brésilien acheté pendant l’escale de Lisbonne, de l’eau-de-vie, des tissus, des cauris (coquillages). Cinquante captifs qui attendaient leur transport en mer « avec les chaînes au col » sont également enlevés. Le reste est brûlé, y compris les papiers du capitaine. L’équipage s’en retourne à bord, gagne l’île du Prince avec cent quatre-vingt esclaves pour refaire ses vivres avant d’entreprendre la traversée de l’Atlantique vers Saint-Domingue. Les membres de la Chambre de commerce de La Rochelle se serviront de l’exemple du Solide pour réclamer en septembre 1788 au ministre de la Marine l’installation d’un établissement français à Porto Novo (actuel Bénin) sur la Côte des Esclaves, la seule façon selon eux de rétablir un commerce gravement compromis par l’insécurité.

Extrait de la carte sur l'établissements des Européens sur les côtyes d'Afrique Archives nationales d'Outre-mer