Parti de La Rochelle, le navire négrier se rend en Afrique, dans une zone préalablement définie par l’armateur, généralement le golfe de Guinée ou la côte d’Angole avec un nombre précis d’esclaves à acheter. Constituer ce que l'on nomme alors une "cargaison" d’esclaves, prend plusieurs mois. Une partie de l’équipage descend à terre pour mener à bien les opérations de traite, qui se déroulent le long des côtes, parfois à l’abri des forts construits par les européens. Les marins ne s’aventurent jamais bien loin à l’intérieur des terres et le recours à des intermédiaires et aux chefs locaux est une nécessité. Ces courtiers sont des marchands africains, des métis portugais ou brésiliens, des agents Européens plus ou moins tolérés par les sociétés africaines. Leurs noms figurent parfois dans les tableaux que les capitaines rédigent à l’intention de leurs armateurs. Des piroguiers assurent les liaisons entre la terre et les navires, pour franchir sans encombre les passes souvent difficiles. Les rois, princes et seigneurs locaux contrôlent l’activité des courtiers, fixent les prix de vente et perçoivent leur part sur toutes les transactions. Ils fournissent également des captifs aux Européens. Compte tenu de la valeur marchande des esclaves, de la concurrence à laquelle se livrent les navires pour obtenir leurs captifs, les prix suivent la demande et ce trafic se révèle très rentable pour les élites locales.