Une expédition commence souvent par la construction d’un navire neuf ou l’achat d’un bateau d’occasion. Les chantiers régionaux sont mis à contribution, même Taillebourg sur les bords de la Charente où La Reine de Podor est construite en 1784, mais également tous les chantiers des ports de l’Atlantique. Les bateaux utilisés pour le trafic négrier, d’une taille rarement supérieure à 40 m de long et 10 m de large, n’ont pas été construits spécifiquement pour cette fonction. Un même navire pouvait être utilisé successivement pour la traite négrière et pour un autre voyage de commerce, voire pour la pêche. On doublait souvent sa capacité par la construction d’une mezzanine, on chargeait et on entassait tour à tour les marchandises nécessaires à l’achat des captifs en Afrique, puis les captifs à l’issue des opérations de troc menées le long des côtes, puis encore des marchandises avec lesquelles les colons achetaient la main-d’œuvre servile dont ils avaient besoin. Le pont était divisé en deux par une lourde barricade pour séparer l’équipage des captifs. La taille de ces navires varie d’une expédition à l’autre, en fonction des capacités financières de l’armateur et augmente au fil du XVIIIe siècle.