Parti du port de Riga dans la Baltique sous le nom de La Sœur Anna Martina, le Solide, en route pour Bordeaux, s’échoue sur les récifs de la côte sud de l’île de Ré en novembre 1786. Contre l’avis de son capitaine et malgré son mauvais état, le navire est renfloué et mis en vente. En février 1787 l’armateur Jacques Carayon l’achète pour 12 200 livres, et monte une expédition à la traite (la dernière des 8 opérations de traite menées par ce fils et petit fils d’armateur) en s’associant avec deux négociants de Saint-Domingue, les frères Raboteau. Le Solide mesure 32,50 m de long et 7,60 m au plus large. Le certificat de jauge le donne pour 818 tonneaux, ce qui le place dans la moyenne supérieure des négriers rochelais de cette période et permet à l’armateur de recevoir une gratification de 32 720 livres. Son équipage est constitué de 7 officiers (dont le chirurgien), 3 pilotins (élèves officiers), 9 spécialistes dont les compétences sont particulièrement nécessaires sur un navire négrier, avec notamment : le maître d’équipage et son second, le maître charpentier (pour la construction des installations nécessaires à l’accueil de la cargaison d’esclaves, le maître tonnelier et son second (la question de l’approvisionnement en eau est essentielle), le cuisinier qui fait également office de boulanger, 13 matelots, 5 novices, 5 mousses (qui ont entre 10 et 12 ans).