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L’espace consacré aux esclaves sur les navires : l’entassement

En 1784, une prime de 40 livres est donnée par tonneau de jauge pour les bateaux transportant des esclaves à Saint-Domingue, ce qui conduit les armateurs à obtenir des jaugeurs assermentés un calcul généreux de la taille de leurs navires. Entre 1785 et 1792 Daniel Garesché arme ainsi les plus gros négriers partis de La Rochelle tel le Comte de Forcalquier, donné en 1787 pour 1669 tonneaux, qui transporte 777 captifs. Ces chiffres permettent de calculer le nombre moyen de Noirs transportés, estimé à 1,4 captif par tonneau de jauge, mais tous les navires ne sont pas aussi imposants et l’entassement dépend du succès de la traite. Le Solide, avec ses 32,50 m, se place dans la moyenne supérieure des négriers rochelais de cette période. Arrivé sur les côtes d’Afrique, une fois débarquées les marchandises destinées à la traite, son entrepont est rapidement aménagé par le charpentier du bord. Dans cet espace vont être entreposés les 242 captifs achetés, dans 247 m² avec une hauteur sous barreau qui ne dépasse pas 1,40m. Sur La reine de Podor, les esclaves hommes sont logés à l’avant du bateau, séparés des femmes et des enfants et du reste du navire par une balustrade que les charpentiers construisent dès l’arrivée du navire sur son lieu de traite. A bâbord et à tribord les deux ailes de la balustrade, elle-même surmontée d’une bande en fer armée de clous, dépassent du bastingage pour empêcher tout passage. L’entrepont est aménagé et l’on renforce la résistance des panneaux en caillebotis qui permettent d’éclairer et d’aérer la cale.

Entassement des captifs à bord des navires négriers : Plan tiré de l’ouvrage du pasteur anglais abolitionniste Thomas Clarkson Coll. Musées de La Rochelle. N° d’inventaire : MNM.1989.9.3.Entassement des captifs à bord des navires négriers : Plan tiré de l’ouvrage du pasteur anglais abolitionniste Thomas Clarkson. Histoire du commerce homicide appelé Traite des noirs, ou cri des Africains contre les européens, leurs oppresseurs, par Thomas Clarkson ; avec des observations préliminaires, par M. Grégoire, ancien évêque de Blois. A Paris, Chez les Marchands de Nouveautés. Imprimerie de Gueffier, rue Guénégaud, 1822.