La production de sel solaire marin est basée sur l’évaporation naturelle de l’eau de mer : l’évaporation diminue le volume d’eau et augmente sa concentration en sel permettant de passer de 32g/l environ dans l’océan à 280g/l. À ce niveau de concentration, l’eau est une saumure à saturation dans laquelle le sel cristallise. À la différence du sel ignigène qui nécessite une chaleur artificielle pour l’évaporation, le sel solaire est obtenu grâce à l’action combinée du vent, du soleil, de l’hygrométrie et de la température qui favorise l’évaporation.
On retrouve sur l’île de Ré en France et dans la préfecture de Boffa en Guinée des conditions particulièrement propices à la production de sel solaire : une météo favorable et un littoral avec des zones intertidale argilo-vaseuses.
Les différentes méthodes de production de sel ont toutes en commun le
cristallisoir ou aire saunante, un petit bassin de 10 à 25m2, très peu profond, aménagé dans le sol. Sur l’île de Ré les cristallisoirs sont façonnés dans de l’argile imperméable. A Boffa, les sols sont moins étanches et ils sont renforcés par des bâches de plastique noir.
Le producteur de sel remplit les cristallisoirs d’eau salée sur une faible hauteur d’eau, de l’ordre de 2 à 4cm et compense régulièrement l’eau qui s’est évaporée tout en surveillant la cristallisation du sel.
Les méthodes de production de sel solaire trouvent principalement leurs différences dans la technique de concentration de l’eau qui alimentera les cristallisoirs, dans la gestion de la cristallisation et dans les techniques de récolte.
Ces systèmes de production de sel solaire demandent plus ou moins d’espace, d’argent pour les créer ou de main d’œuvre pour les faire fonctionner. Il n’y en a pas un meilleur qu’un autre, les producteurs de sel solaire utilisent le système qui correspond le mieux à leur environnement, à leur savoir-faire, à leur temps disponible et à leur capacité d’investissement.

Amassement du sel à la main en bordure du cristallisoir - Plaine de Koba, Guinée - © Pierrot Men - 2017