L’activité de saliculture ignigène nécessite une grande quantité de bois de mangrove, afin de porter à ébullition la saumure concentrée. Avec ce procédé traditionnel, la production d’1kg de sel nécessite la combustion d’environ 3kg de bois de mangrove.
L’augmentation de la population et la croissance de la production de sel ignigène, entraine une pression importante sur la mangrove provoquant l’éloignement, voir la disparition dans certaines zones de la forêt tropicale humide, ce qui impose de trouver des solutions alternatives.
Outre l’aspect environnemental, la technique ignigène a par ailleurs des impacts négatifs sur la santé des femmes productrices, du fait de l’inhalation continue des vapeurs de cuisson. La déshydratation de la saumure sur feux dégage en effet des vapeurs de chlore toxiques. Par ailleurs, le sel ignigène ne bénéficie pas de l’iodation qui est un élément de protection pour la santé des consommateurs.
On notera également la pénibilité des tâches, puisque les femmes productrices doivent transporter des fagots de bois de plus de 30kg sur de longues distances à pied ou à pirogue à rame. Avec la déforestation de la mangrove, ces dernières sont en effet parfois obligées de parcourir des dizaines de kilomètres sur le continent pour pouvoir avoir du bois.
La pénibilité de la saliculture ignigène et l'impact de l'activité sur les ressources ligneuses ou la santé des femmes productrices, ont conduit à une réponse de certains acteurs de l’aide au développement en Guinée, avec la diffusion du sel solaire sur bâche, comme alternative à la technique de production du sel cuit.

Transport de sel vers le dispositif d'égouttage après la récolte à Douprou, Guinée - © Pierrot Men - 2017