Les Prix des Mouettes 2016

- Edito
- Art contemporain
- Mouhcine AL KARATI
- Florence ANDRÉ JOANNY
- Gilles BLOSSEVILLE
- Daniel CHANEAU
- Jean DUCROS
- Étienne DUTIN
- Dominique FAJNZANG
- Jacky FERRAND
- Bernard FRIGIÈRE
- Sandrine GALLAIRE
- Michel GARDES
- Jackie GROISARD
- JAPONE
- Michel JOSSE
- Bruce KREBS
- Fabrice LEBAR
- Gérard LHÉRITEAU
- Monique MARCHAND
- Francis PIOGÉ
- PUTCH
- Jean Christophe ROUDOT
- Nadine SALEM
- Barbara SCHROEDER
- Woitek SKOP
- Danielle TAESCH
- Liza VODYANOVA
- Akitoshi YAMADA
- Palmarès littérature
Edito
et la littérature avec Les Prix des Mouettes. 20 ans de talent, de création, d’œuvres
encensées, parfois contestées, mais toujours avec passion.
Déjà 20 ans qui ont vu concourir près de 3 000 plasticiens et 600 auteurs dans les différentes
catégories : peinture, sculpture, littérature, documentaire… Autant de disciplines qui ont su réjouir
nos jurys dont nous tenons à souligner l’implication ; avec à leur tête des présidents et présidentes
toujours enthousiastes : Richard Texier, Georges de Caunes, Jean-Louis Foulquier, Alberte Van
Herwynen, Michel Vergnaud. Merci à eux.
Le Département est ainsi fier de célébrer ce 20e anniversaire récompensant une nouvelle fois des
écrivains de talent et proposant une exposition exceptionnelle de 27 artistes primés depuis 1996.
Cette exposition virtuelle vous permettra de (re)découvrir des artistes auxquels nous adressons nos sincères
remerciements pour leur confiance jamais démentie.
Belle évasion à tous,

Art contemporain

Florence ANDRÉ JOANNY
Gilles BLOSSEVILLE
Jean DUCROS
Étienne DUTIN
Sandrine GALLAIRE
Michel GARDES
Fabrice LEBAR
Jean Christophe ROUDOT
Danielle TAESCH
Palmarès littérature

Didier POURQUERY
Éditions Grasset
Le remplacement
François GARCIA
Éditions Verdier
Le sel de Ré, du marais à la table
Stéphane BAHIC
Éditions Le Contrepoint
Didier POURQUERY
J’écris sans cesse, toute la journée, dans mon journal, sur des carnets, j’envoie des mails aux amis et des dizaines de SMS à ma compagne, Juliette. Ce matin, j’écris : « Agathe nous donne des leçons de courage.» Ceux qui la connaissent le disent souvent. Pendant ce printemps 2007, depuis sa greffe de la Saint-Valentin, j’ai pu mesurer une fois encore ce que représente pour elle une vie de douleurs, de gêne, d’empêchement. Je l’ai vue intubée, branchée, obligée de subir une trachéotomie, un trou dans sa gorge pour pouvoir respirer un peu mieux. J’ai souvent lu la peur dans ses yeux, ou sur son ardoise. « J’ai trop les jetons », écrit-elle quand elle ne peut plus parler.
François GARCIA
Au mois d’octobre, la nuit s’avançait de fort bonne heure. Les visites du soir se faisaient en voiture la plupart, certaines en barque pour des lieux inaccessibles. Les pompiers venaient alors me chercher, me conduisaient au port et la yole glissait sur l‘eau noire des canaux que ridaient les dernières lueurs, ici, il faudra quarante minutes calculait Pirolleau, et là, une bonne heure et nous y sommes ! Après la courbe du canal, souvent la brume s’emparait de la cime des ormes et des peupliers qui jalonnaient le champ d’un côté, et de l’autre, une mare invisible où, dans le soir couchant, de concert s’éveillaient grenouilles et crapauds, à cette heure-ci, toubib, il souriait, c’est rare qu’on travaille pas en musique !
Stéphane BAHIC
S’embarquer dans un marais salant abandonné, le remettre en état, c’est écrire à son tour une histoire, avec les créatures qui fouissent, qui rampent, volent, vous épient ou vous accompagnent, dans un paysage modulable à souhait, avec des ciels comme des symphonies pour mettre l’ambiance. Au milieu de l’histoire, il y a le trésor, on le retrouve en forme de gros diamants, cristaux brillants qui sertissent les allées du royaume d’argile au cœur de l’été. C’est le dénouement chaque année des saisons toujours différentes, faites de joies, de péripéties et d’amours ; dénouement toujours incertain, selon que l’orchestre des astres joue des cordes-mouille, des vents tournants secs et sifflants ou des chaudes percussions solaires…