Les Prix des Mouettes 2012
Depuis 1995, Les Prix des Mouettes, initiés par le Département de la Charente-Maritime, offrent à des artistes d’horizons différents l’opportunité de présenter leur travail plastique ou d’écriture.
La 16e édition de ce rendez-vous culturel a battu un record de participation en 2012 : les jurys ont reçu 214 peintures, sculptures, et 29 ouvrages littéraires venant de toute la France !
38 oeuvres plastiques et 7 ouvrages ont été honorés lors de cette édition. Bonne visite !

- Les lauréats
- Jackie Groisard - 1er prix de peinture
- Véronique Bélanger - 2e prix de peinture
- Florence André Joanny
- Dominique Rudelle - 2e prix de sculpture
- Nicolas Chuillet - Prix d'encouragement à la création artistique
- Sêma Lao - Prix du Conseil général des Jeunes
- Alain Quella-Villéger - Prix catégorie "Historique ou documentaire"
- Jeanne Benameur - Prix catégorie "Création littéraire"
- Les artistes sélectionnés
- Les auteurs nommés
Jackie Groisard
DÉMARCHE ARTISTIQUE
La fragilité, la dégradation, le sentiment d'étrange et d'absurdité de notre humaine condition, son acceptation et la révolte sous-jacente.
Alliant la rigueur de la composition à l'improvisation, le modelé à la touche libre, cette peinture se veut ancrée dans le monde contemporain. L’œuvre présentée ici est le fruit d’un dialogue peinture/poésie commencé pendant l’expérience « 3 jours en grand » à l’Ancien Marché de l’Arsenal à La Rochelle en juin 2012 et regroupant poètes et plasticiens pour des œuvres croisées en direct et en public.
Voici des notations et poèmes par Arlette Bessede accompagnant la réalisation du tableau au cours de cette expérience.
Tu poses les couleurs
Comme on pose des mots
Tu joues avec les ombres
Cherches-tu les contours
D’un monde sans espoir ?
Des lignes et des courbes
Caressent la toile
Où se cache le mystère ?
Insouciance des jours d’été
Dans l’air vibrant de leurs cris
Des enfants sur le rivage...
Véronique Bélanger
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Recyclage de journaux
Florence André Joanny
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Depuis trois ans, elle redécouvre son matériau d’adoption : le carton. Elle le transforme, le manipule, lui offre une évasion créative tout en conservant son identité.
Couper, tisser, nouer, élever ce "matériau pauvre" à une nouvelle écriture ou lecture. Rester humble face à ses capacités, fragilités et accueillir ce qu’il veut bien nous livrer.
Dominique Rudelle
DÉMARCHE ARTISTIQUE
« Je commence ma vie professionnelle à Paris dans l’agence de Pierre Dinand. Pendant 10 ans, je crée des flacons de parfum et des lignes de cosmétiques pour les grandes marques internationales.
En 1993, je quitte Paris et le design industriel pour m’établir à Saintes en Charente-Maritime. Courant 2008, je quitte le continent pour vivre sur une île charentaise chère à mon cœur. Tout au long de ma carrière d’artiste, j’ai travaillé la résine, la pierre, le plâtre, la terre. Des matériaux solides, denses, parfois friables et souples, résistants, à la noblesse solide et pesante. Mais au bord de la mer, j’ai appris à vivre avec la grâce et la douceur du vent, à circuler avec cette respiration naturelle. J’ai développé de nouvelles techniques de représentations légères et joué avec des creux et des volumes proches de mon environnement pour concevoir une colonie de poissons.
Le papier et mes alchimies secrètes d’assemblage m’ont permis d’obtenir des modèles aériens dont la taille ne cesse de croître, ainsi que de s’affranchir des poids inutiles pour laisser place à l’oxygène.
Gatsby Nimbus est donc une de mes créatures montgolfières perchée entre deux airs, comme un poisson voguerait entre deux eaux, sans pesanteur ni véritable résistance que celle de ses propres écailles.
Été 2010, grâce au collectif Gaspard 17 à La Rochelle, je présente pour la première fois mon travail au public. »
Nicolas Chuillet
DÉMARCHE ARTISTIQUE
« La naissance d’Homo Spiritualis est due non seulement à ce désir de me confronter à un autre matériau mais aussi à l’existence d’un dessin préparatoire conçu quelques années auparavant, suivi de la réalisation d’un premier assemblage d’éléments composites (résine, racine, béton, acier).
La sculpture présentée associe :
- du bronze recouvert d'une patine vert-pâle pour le corps du personnage principal ocre ou marron pour les éléments végétaux,
- l'inox poli miroir pour les cubes,
- l'acier pour le socle.
La femme enceinte, symbole de la mère spirituelle d’un monde prochain, genèse d’un nouvel univers, se retrouve à la fois prisonnière de l’inhumanité de la civilisation moderne, représentée par les cubes en inox et du côté sauvage de la Nature, caractérisée par l’enchevêtrement des racines autour de son corps.
La naissance de l’enfant engendrera la libération de l’être humain de ce combat : ce nouveau petit être, véritable clef de voûte de la construction du monde futur, permettra alors de trouver un équilibre entre modernité et environnement.
Le jeu des reflets virevoltant d’un cube à un autre et le caractère mobile de l’œuvre lui confèrent une dynamique permanente, symbole d’un flux énergétique, vital et porteur d’espoir pour la résurgence d’un nouvel humanisme. »
Sêma Lao
DÉMARCHE ARTISTIQUE
« Jouant avec la richesse et la diversité des couleurs pour saisir les émotions avec énergie, l’empressement avec lequel je peins est bien représentatif de mon état d’esprit et du regard que je pose sur ce monde. Autodidacte pour peindre et vivre, j’ai toujours voulu jouer avec la matière et les couleurs, pour parvenir à saisir les expressions et mouvements, sujets qui me fascineront toujours. Peignant presque surtout les oiseaux lorsque j’étais plus jeune, mon chemin a ensuite été ponctué de découvertes, plastiques et techniques, de rencontres, qui m’ont permis de libérer cette spontanéité qui guide le geste, tout en la maîtrisant. Le pastel à l’huile est longtemps resté ma technique de prédilection, offrant la possibilité d’avoir un contact direct avec la matière et donnant la sensation de "sculpter" les visages et portraits. Portraits d’enfants, surtout, car leur regard reflète une innocence que nous aimerions bien parfois retrouver… Continuant la peinture à côté, le mur est devenu un terrain de jeu incomparable. Plus le support est large, plus la matière a de l’espace pour construire et inviter la lumière… avec un objectif : traduire des expressions sans reproduire ni reconstruire, transmettre des émotions, saisir et marquer. »
Alain Quella-Villéger
Extrait :
Le lendemain, lundi 8 janvier, est le grand jour. Dans leurs demeures respectives, les sœurs se sont réveillées, étrangement calmes et décidées. Dehors, elles ont admiré la lueur du jour levant. Chacune, de son côté a passé en revue le décor quotidien, les objets familiers, les photos, et chacune emporte son lot. Nouryé en dédicace plusieurs pour ceux qu’elle abandonne et les aligne bien en vue sur le marbre de la cheminée, cérémonial funèbre au moment de tout laisser, puisqu’il faut dira adieu à tout. Sa main tremble en fermant, pour la dernière fois la porte du troisième étage, non sans un fort sentiment de culpabilité : combien c’est difficile de quitter ce qui a été une vie, de tout briser ! Et comment exprimer la souffrance insidieuse de ce moment où l’on bascule vers l’inconnu radical, même lorsque cette autre destiné a été ardemment désirée ?
A défaut de connaître ce que l’avenir réserve, elles savent ce qu’elles fuient de misères morales et de froissements tyranniques. Nouryé, qui en rajoute complaisamment, jouant sur la tonalité sacrificielle de son acte, sait bien que le chemin vers la liberté ne sera pas rectiligne.
Jeanne Benameur
Extrait :
J’ai écouté Marcel et ça me faisait du bien. Quand il me parlait de lui, il parlait de moi aussi. Moi je n’ai pas eu la chance d’avoir une passion maîtresse. Une vocation comme Loïc. Une cause à défendre comme Lucas. Des enfants à faire grandir dans la promesse d’un avenir meilleur comme ma mère ou Fatouma. Je revoyais les filins auxquels mon père s’accrochait le soir…je n’avais même pas eu de rêves en modèles réduits…
Ce que j’avais moi, c’était quelque chose dans le corps qui me prenait tout entier. Un élan. Une rage. Ca m’avait fait courir. Ca m’avait fait me lancer à « corps perdu » comme on dit dans l’amour avec Karima. Ca m’avait fait prendre la parole, explosive, devant les camardes.
Ici, il se passait autre chose. Je me détendais et je me ramassais en même temps. La peur me tombait des épaules. Restait mon intérêt pour les autres, tous les autres, ceux d’ici et ceux de Lusine, là-bas, en France. Je pensais aussi à ceux d’ailleurs, dans le monde.
J’ai laissé l’air frais rentrer à nouveau dans ma poitrine. Oui, j’étais heureux d’avoir fait le voyage, d’être ici. Plus rien ne serait pareil désormais et c’était ce que je voulais. Ce que j’avais cherché.
Les artistes sélectionnés
































Les auteurs nommés
Catégorie "création littéraire"
Eric Fottorino
Le dos crawlé
Pascal Corazza
Voyage en italique
Catégorie "Caractère historique et documentaire"